Des retours vespéraux en bétaillère

train de banlieue Ligne P

Parlons de ces soirs d'heures de pointe où chacun rêve de rentrer chez soi, et où il n'y a plus de quoi s'asseoir sur les marches, car elles sont prises d'assaut une fois tous les sièges et strapontins occupés... De ces soirs, tous les soirs, où un peu avant 18 heures 45, les gens se pressent avec l'espoir qu'une place les attendra encore jusqu'au moment du départ. Mais de place, à cette heure, sur notre tronçon de ligne, il n'y a point, ou si, entre le 14 et le 30 août.

Certains viendraient sans doute nous traiter de méchants privilégiés lorsque nous nous plaignons d'être plusieurs à voyager debout. Nous ne sommes, ni dans le RER A, ni sur la ligne 13 du Métro, ni même dans la bétaillère qui dessert encore parfois Meaux, compressés au point que respirer est un luxe. Nous bénéficions encore d'un espace restreint, surtout lorsque nous avons toutes nos rames1. Mais nos trains ne sont pas proprement configurés pour voyager debout et le premier arrêt est loin.

On pourrait s'attendre à ce qu'il soit logique d'avoir des trains essentiellement conçus pour s'asseoir lorsque le trajet, au départ de Paris jusqu'au premier arrêt, atteint les 35 minutes2. Et ils sont conçus pour s'asseoir, mais à cette heure et dans ce train, il manque quelques wagons.

Et, 35 minutes de couloir, c'est long. Si en plus ralentissement il y a, c'est rageant. Cinq soir par semaine, une heure vingt de trajet (retour), 35 minutes debout (ou assis par terre avec un pied furieusement engourdi qu'on tente désespérément de réveiller avant la première station pour ne pas finir par s'étaler lamentablement pour cause de cheville endormie), cela reste une épreuve de motivation pour rentrer chez soi.
Reste la possibilité de prendre le suivant, trente minutes plus tard, d'être assis, car il y a de la place, mais de voir raccourcir sa soirée au doux foyer de trente minutes supplémentaires. Alors qu'on accorde déjà 2h40 d'attention par jour à ce foutu moyen de transport qui fonctionne quand il y pense, que le matin, beaucoup d'entre nous prennent déjà le train précédent pour limiter les retards ou la sacro-sainte et très traditionnelle suppression du 7h50, et donc se lèvent une demie heure plus tôt, une demie heure de plus, c'est la demie-heure de trop.

Sur ce, je vous laisse, le premier arrêt est proche et je ne sens plus mon pied droit.

La suite au prochaine épisode... ?


  1. si si, ça arrive. 

  2. quand il n'y a ni ralentissement parce que trop chaud, ou parce que trop froid, ou parce qu'un RER est en retard, ou que quelqu'un a décidé de voler les câbles de cuivre qui assurent la connexion électrique de nos signalisations. Il serait intéressant de compiler les excuses, bonnes ou mauvaises, que notre Saint STIF nous invente au moins une fois par semaine. 

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